Un accouchement presque parfait

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Après une grossesse assez difficile, je m’étais dit que je serai récompensée par un accouchement merveilleux. J’attendais avec impatience ce moment incroyable où on me poserai mon bébé sur le ventre, où je pourrai enfin le serrer contre moi, la première tétée… Et pourtant, tout ne s’est pas déroulé comme je l’avais imaginé…

 

un accouchement presque parfait

 

Le déclenchement

Je vous l’avais dit dans mon article sur le retour sur la grossesse, l’obstétricien a pris la décision de déclencher l’accouchement car la petite viking ne grossissait plus dans mon ventre, et continuer la grossesse nous mettait toutes les deux en danger.

J’ai donc été hospitalisée un vendredi, afin de pouvoir passer trois monitorings chaque jour pour vérifier que le bébé se portait bien. Le déclenchement a eu lieu le lundi.

Il existe plusieurs méthode pour déclencher un accouchement. Si le col est assez mature, on peut directement injecter à la maman un produit par perfusion qui déclenche des contractions. S’il est encore trop fermé, ce qui était mon cas, on pose un gel ou un tampon sur le col, contenant des hormones et destiné à le faire maturer mais qui ne donne pas forcément de contractions. On m’a donc posé ce gel à 9h puis mise sous monito pendant deux heures pour voir si la petite le supportait.

On m’avait prévenu: un déclenchement peut être très, très long. La procédure est la suivante: on pose le gel une première fois, si 24h après rien ne s’est passé, on le pose une deuxième fois puis on recommence une dernière fois si besoin.

Les contractions

Les contractions ont débuté dès la pose du gel. La particularité d’un accouchement par déclenchement est que les contractions ne sont pas « naturelles ». Elles ne vont donc pas crescendo mais commencent directement très fortes et très rapprochées, comme en fin de travail. Mais mes premières contractions ne me faisaient pas trop mal et il y en avait toutes les deux minutes, j’avais le temps de respirer.

Cependant, à partir de 14h, la douleur a commencé à se faire ressentir. Je connais les alentours de la maternité par cœur, on m’avait dit de marcher pour accélérer le travail. Puis, en plus de s’intensifier, les contractions se sont rapprochées. Si bien que dès 17h, mon ventre ne se décontractait plus entre deux contractions, la douleur était insupportable. Mais en même temps réconfortante puisque je me disais qu’elle prouvait que le travail était en place.

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Une sage femme m’ayant vu passé dans le couloir en m’appuyant contre le mur tous les mètres a décidé de m’examiner pour voir comment mon col de l’utérus évoluait. Cela faisait 9 heures que le gel avait été posé, 4 heures que je souffrais réellement. Et là, c’est le drame: « Votre col n’a pas bougé… »

Le stress

Cette simple petite phrase m’a exaspérée. Je me voyais déjà passer trois jours à souffrir pour rien. Mais encore une fois, tout ne s’est pas déroulé comme prévu. On m’a fait un nouveau monitoring, pour voir comment allait la petite viking. Étant devenue experte pour la lecture de cet examen, j’ai tout de suite compris ce qu’il se passait. A chaque contraction, son rythme cardiaque diminuait, elle ne supportait pas le travail. C’est ce qu’on appelle une bradycardie.

J’ai alors été emmenée en salle d’accouchement pour tenter de faire avancer le travail plus vite et tout s’est accéléré. L’obstétricien m’a rassurée: si le cœur du bébé ne descend pas en dessous de 60 battements par minutes et que cette chute ne dure pas plus d’une minute, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Facile à dire! J’ai donc demandé au sages-femmes de couper le son du monito, pour ne plus entendre ce qu’il se passait et je me suis efforcée d’arrêter de regarder les courbes (pas facile non plus…)

On m’a ensuite posé la péridurale. Le soulagement a été immense et ne vous en faites pas, ça ne fait pas mal! On me l’a posée deux fois car elle a mal fonctionné au début, et je n’ai rien senti! Il y a juste cette sensation étrange de ne plus sentir ses jambes, mais on peut toujours les bouger. On m’a ensuite percé la poche des eaux. Cet acte permet d’accélérer le travail car le liquide amniotique contient de l’ocytocine, une hormone qui provoque des contractions.

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Enfin on m’a posé une perfusion destinée à rendre mes contractions encore plus intenses. D’abord une petite dose, puis une plus grosses. La petite viking n’a alors plus du tout supporté les contractions. Son cœur est passé en dessous de 40 battements par minutes et il a fallu me placer sous oxygène pour qu’il se remette à battre correctement.

La césarienne

On m’avait prévenu qu’un accouchement par déclenchement, surtout avec un si petit bébé, entraînait souvent une césarienne et pourtant, je ne sais pas pourquoi, je ne m’étais pas du tout préparée à cette éventualité. Mais comme la petite viking supportait encore moins les contractions que moi, il n’y avait pas d’autres solution. Je me suis mise à trembler comme jamais cela ne m’était arrivé, puis on m’a posée une rachianesthésie. Avec ce type d’anesthésie, impossible de bouger les jambes!

On m’a ensuite emmenée au bloc et préparée. Comme je tremblais de tout mon corps, difficile de m’opérer. Il a donc fallu me donner un calmant… Puis deux… Puis trois. Mais comme rien ne changeait, ils ont dû appeler un deuxième médecin pour qu’il me tienne pendant que le premier opérait.

L’hôpital dans lequel on était favorise heureusement au maximum le bien-être des parents. Papa Panique a donc pu me rejoindre au bloc. Et je crois qu’à ce moment là son surnom lui allait parfaitement bien, il a eu très peur en me voyant aussi stressée et se demandait un peu ce qu’il se passait.

La césarienne a alors débuté. Bien sûr, on n’a pas mal. Cependant, on sent absolument tout. Et c’est vraiment… spécial de sentir des mains dans son ventre. L’acte m’a paru durer une éternité alors qu’il a été fait en dix minutes.

L’arrivée de la petite Viking

Enfin, j’ai pu entendre le premier cri de ma fille! Elle a été emmenée tout de suite par la pédiatre, probablement inquiète de la voir si petite. On me l’a ensuite ramenée juste le temps d’un bisous. Pas de gros câlin au bloc, il fait trop froid pour les bébés. J’ai tout de suite vu qu’elle ne faisait pas les 2,3kg annoncés. Puis Papa Panique est reparti avec notre fille pendant qu’on me posait les agrafes.

Je les ai ensuite rejoints. La petite Viking était en couveuse, elle ne pesait qu’un kilo 950 et était trop faible pour réguler sa température. Les premiers temps avec elle ont été très difficiles, au début, on ne pouvait pas s’en occuper. Elle n’arrivait pas à manger assez, faisait des hypoglycémies… Je n’ai pu la prendre sur moi que sept heures après mon accouchement. L’hôpital a tout fait pour ne pas nous séparer d’elle. Même en couveuse, elle était avec moi, dans la chambre. Puis nous avons rapidement fait la demande de nous en occuper nous-mêmes, estimant qu’elle avait besoin de nous. Je ne pouvais pas me lever et Papa Panique a été exemplaire. Il me la donnait pour le biberon, lui changeait les couches, l’accompagnait partout où elle était emmenée et dormait sur un fauteuil pour pouvoir m’aider même la nuit.

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Son état étant préoccupant, la pédiatre nous avait dit qu’elle risquait d’être transféré dans un autre hôpital, en néonatalogie, sans moi. Et pourtant, notre fille a déjoué tous les pronostiques: elle a repris du poids dès le deuxième jour, a commencé à mieux manger et a pu sortir de sa couveuses au bout de quatre jours! Nous ne sommes restées à l’hôpital qu’une semaine!

 

Aujourd’hui, c’est un bébé en pleine santé, certes plus petite que la moyenne, mais très éveillée et très souriante.

Et malgré toutes ces galères et tout ce stress, nous ne regrettons pas. Bon n’exagérons rien, je ne suis quand même pas prête de remettre le couvert!

Et vous, avez-vous eu un accouchement naturel? Déclenché? Par césarienne?

PS: J’espère n’avoir traumatisé personne avec cet article! Ne vous en faites pas, chaque accouchement est différent et la plupart du temps tout se passe très bien!

Maman Yuki

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11 réponses

  1. Quand je lis ton ticket, je me dis « waouuu » . J ai eu des accouchements expresses, mais peu importe la façon dont on accouche, on oublie tout lorsqu’ on a bébé avec nous 🙂

  2. Eh ben pas facile tout ça! Ici césarienne programmée car loulou etait en siège, et j’en était RAVIE! Tout c’est super bien passé, j’aurais pu courrir un marathon le lendemain (je n’ai pas pu à cause de la sonde et de la perfusion bien sûre 😉 ) la seule chose qui me « gène » c’est que je ne peux pas dire « le jour de mon accouchement » parce que je n’ai pas accouché, on m’a juste sortit mon bébé de mon ventre, alors c’est « quand il est né ». Mais sinon je l’ai très bien vécu.

    1. Moi j’ai eu très très mal après la césarienne, j’ai galéré à me lever et même à tenir debout pendant plusieurs jour. Du coup j’étais très frustrée, je ne me sentais pas réellement maman parce que je ne pouvais pas m’occuper de mon bébé toute seule. Si encore la césarienne m’avait évité les contractions j’aurais pu y voir du positif mais là… :s

      1. Tout le monde réagis differement,ça reste une operation. Et je sais que je suis tres chanceuse de la façon dont ça c’est passé. Apres j’espere que la prochaine fois ça sera pareil lol.

  3. Mais chuuuuut! Fallait pas dire tout ça!!! Les filles, n’écoutez pas Maman Yuki, que ce soit la grossesse ou l’accouchement, tout est merveilleux ^^!!
    Même si j’ai déjà entendu l’histoire un certain nombre de fois maintenant, je me redis en la relisant que c’est tout de même franchement pas juste.. Je ne vais pas me plaindre d’avoir eu une grossesse et un accouchement de rêve, mais j’me sens presque coupable face à des momans comme toi, qui en ont ch**** tout le long! Console toi en te disant que tu retrouveras peut etre la ligne plus vite que moi! Parce que 3 ans après, je rame enncore!!!

  4. Heu… « traumatisée » ce n’est peut-être pas le bon mot mais disons que ton article (en plus que de l’admiration à ton égard) a provoqué une légère montée d’angoisse ahah :P). Mais en tout cas, mille fois bravo pour ton accouchement.

  5. Perso, j’ai eu une grossesse parfaite (à part un peu de rétention d’eau, et du mal à supporter la chaleur de l’été en plein 9ème mois, rien à signaler), et mon accouchement s’est bien déroulé, bien que douloureux.
    Malgré les contractions régulières et de plus en plus douloureuses, mon col restait bloqué à 2,5 (on n’a droit à la péridurale qu’à partir de 3). Après 10h de contractions régulières et horriblement douloureuses (on ne peut pas imaginer à quel point c’est douloureux), j’étais une loque, chaque contraction me secouait entièrement et mon mari se sentait impuissant à mes côtés. A un moment, bien avant les 10h, j’ai éclaté en sanglots et j’ai dit à mon mari qu’on n’en ferait pas d’autre (résolution vite oubliée dès que j’ai eu la péridurale ! 🙂 ). Je disais donc, au bout de 10h de contractions régulières et horriblement douloureuses, mon col était enfin ouvert à 3, et là, vive la péridurale !!!
    Mais après ça, mon col ne s’ouvrait pas plus, malgré la perfusion pour stimuler les contractions, malgré la rupture de la poche des eaux, ça n’avançait pas. Bon, ça m’a quand même permis de dormir un peu avant que les choses sérieuses ne commencent (j’avais passé une nuit blanche). C’est le décollement des membranes qui a tout déclenché, après ça, ça a été beaucoup plus rapide ! « Magnifique » a pointé le bout de son nez 20h après le début des contractions douloureuses. Et à part une petite épisio (qui, il faut le dire, ne facilite pas vraiment le retour d’une vie intime après l’accouchement), je m’en sors quand même super bien !
    J’envisage maintenant le début des essais BB2 pour fin 2014 (BB1 est né en août 2013). Mon mari, lui, est prêt à reprendre les essais quand je veux, un vrai papa poule !

    1. Hihi, tu as bien de la chance 🙂
      Ici on va surement attendre un bon moment avant le deuxième, parce que je ne me sens pas du tout de revivre ce calvaire :/

  6. Quelle histoire !
    J’ai aussi été déclenchée mais à terme, parce que Mininous refusait de sortir après une grossesse parfaite. Les contractions n’ont commencé que le lendemain matin. J’étais persuadée d’accoucher, je disais aux sages-femmes « vous avez vu, elles sont régulière et rapprochées » mais chaque fois elles répondaient que ce n’était pas les bonnes, que j’étais trop souriante pour être au bord de l’accouchement.
    En fin d’aprèm elles sont arrivées… les vraies, celles où tu vomis tellement t’as mal. Comme toi, bébé ne supportait pas le travail. Ni une ni deux c’est parti en césarienne, par contre au contraire de toi j’ai trouvé le temps court. Tu vas te moquer mais à force de regarder Baby boom, je n’ai pas eu peur de la césa. Au final c’est pas plus mal car non seulement il avait le cordon autour du cou mais en plus il pesait 4 kilos… et ça personne ne m’avait averti avant !

    1. J’avais aussi regardé Baby Boom et malgré le cordon en écharpe j’ai trouvé les suites très difficiles, j’ai eu du mal à me sentir maman alors que je ne pouvais pas m’occuper d’elle complètement!

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