Le point du mari: cette réalité qui fait mal

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Isabelle Alonso a publié il y a une semaine un texte d’Agnès Ledig. Le sujet de ce texte est une pratique qui m’était inconnue et qui l’est pour beaucoup de monde: le point du mari.

C’est quoi?

Le point du mari c’est, lors de la suture d’une épisiotomie (ou d’une déchirure, d’ailleurs) l’ajout d’un point supplémentaire afin de « resserrer » le vagin de la jeune maman, pour qu’il soit plus étroit. La raison de cette acte est la suivante: le plaisir du compagnon de cette femme, qui se sentira plus « serré » lors des rapports. C’est tout.

instruments suture épisio point du mari

Je savais déjà, pour l’avoir lu et entendu, que de (trop) nombreuses femmes relataient qu’elles avaient subi une épisiotomie sans qu’on leur demande leur avis, sans même qu’on les prévienne, parfois. D’autres encore avaient spécifié dans leur plan d’accouchement qu’elles ne souhaitaient pas d’épisio mais là encore on les a pratiquées sans qu’elles ne s’en rendent compte. Je ne choisirai pas de demander qu’on ne me fasse pas d’épisiotomie, mais si elles n’en veulent pas, de quel droit peut-on choisir à leur place?

Bien sûr je ne suis pas concernée par tout cela, j’ai eu une césarienne. Mais là, le point du mari, je n’y ai pas cru. Je n’ai pas voulu y croire. Pas en France, pas au 21ème siècle.

Mais ça existe réellement

Puis j’ai vu les témoignage. Sur la Marre au Canard, d’abord, puis sur Choupinette Family. Et bien d’autres encore. Des témoignages qui m’ont retourné le ventre, jusqu’à la nausée. Si on en entend très peu parler, il y a une bonne raison: beaucoup de femmes ne sont même pas au courant de cet acte.

Je m’étais aussi posé la question suivante: « Mais quel homme digne de ce nom peut demander que l’on pratique une chose pareille sur sa femme? ». Mais là encore, ce n’est pas une demande du mari. D’ailleurs, quel homme pourrait avoir envie de voir sa femme souffrir?

Parce que oui, il s’agit bien de souffrance. Les femmes qui l’ont vécu le décrive, une souffrance à chaque rapport sexuel qui suit cet acte, une quasi impossibilité de reprendre une vie sexuelle « normale ».

L’incompréhension

Alors je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment un professionnel peut décemment pratiquer un acte de barbarie sur une femme en supposant que cela fera plaisir à son compagnon mais sans lui demander ce que lui en pense et, bien pire, sans demander à la personne concernée si elle le veut, sans la prévenir.

point du mari naissance

Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe dans la tête de ces hommes et de ces femmes qui perpétuent cette mutilation. Pourquoi? Comment est-ce possible dans un pays qui s’indigne de l’excision chez les autres?

J’espère sincèrement que ces langues qui se délient pousseront le plus rapidement possible à l’interdiction de cette pratique, qui rappelons-le n’a aucun intérêt, pour personne.

Au début je ne voulais pas écrire sur le sujet, parce que je ne parle pas en connaissance de cause. Mais je me suis dit qu’il ne faut pas nécessairement « connaitre » pour dénoncer et que le rôle du blogueur est aussi celui d’informer. Plus on en parlera, plus il y aura de chance que cela cesse.

Si d’autres blogueu-se-rs ont écrit un témoignage sur le sujet, je les invite à partager les liens. J’invite aussi les lecteurs/rices qui ont vécu cette situation à partager leur témoignage, afin de montrer que non, il ne s’agit en aucun cas d’une légende urbaine.

Maman Yuki

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8 réponses

  1. J ai lue l article de la marre au canard j en suis encore trouble!
    Je n ai pas d enfants donc je n’y connais pas grand chose en accouchement mais que cette méthode existe de nos jours c est scandaleux

    C est super de faire partager cette article sur votre blog pour faire connaître aux plus de personnes possible

    1. J’ai vraiment eu du mal à y croire au début, avant de lire les témoignages. Enfin, comme je le dis dans l’article, « je ne voulais pas y croire ».
      Effectivement c’est important que cette méthode soit enfin connue de tous et qu’elle finisse par cesser.

  2. C’est très choquant en effet, d’autant plus que nous sommes un pays moderne occidental qui s’indigne contre l’excision en Afrique… De quel droit on peut faire ça? et qui est ce qui recoud ? des sages femmes ? des gynécos hommes ??? c’est très perturbant. j’en parlerai aux sage femmes de la maternité ou je bosse histoire de voir si ça se fait là bas … c’est vraiment horrrible 🙁

    1. C’est choquant, effectivement…
      Apparemment c’est autant des gynécos que des sages-femmes et autant des hommes que des femmes… Donc ce n’est même pas une histoire de misogyne… Je n’arrive pas à comprendre comment une chose pareille est possible…

  3. Ping : Le point du mari / ou vagin de jeune fille | mereaboutdenerfs
  4. J’attends un bébé, et je me renseigne beaucoup sur toutes ces démarches. Comme toutes futures mamans, je crois, j’ai peur de cet univers inconnu.
    Et ça, cette barbarie, m’angoisse particulierement.
    Ma belle-soeur m’avait bien parlé de ses rapports impossibles après son accouchement. Pendant 3 ans.
    Mon bébé arrivera dans la même maternité que ma nièce il y a quelques années.
    Et ce soir je comprends cette douleur, d’où elle venait.
    Et je comprends que pendant que je serais sonnée après l’arrivée de mon enfant, mon compagnon aura ma confiance totale. Je lui parlerai avant, bien sûr, de tout ça.
    Et il saura refuser un traitement que je ne désire pas. Il saura dire non à ma place.
    Je suis infirmière, je lui enseignerais ce qu’il devra voir à ma place. Et je sais ce qu’il y aura à voir. Il aura le courage de voir, et de me défendre.
    Mesdames, apprenaient à ces messieurs que, même s’il l’origine du monde est plus belle dans ses rêves, il doit savoir quoi voir, il doit savoir qu’ils sont vos portes paroles quand vous aurez perdu votre voix.
    Je suis horrifiée. Scandalisée.

  5. D’experience je peux dire qu’on ne m’a pas demandé mon avis pour l’episio et je l’ai tellement bien vécu que pour mon 2ème j’ai dit 20 fois a la sage femme « pas d’épisio, tout mes pas d’episio ». C’est tellement intime et agressif mais alors en plus recoudre un point de plus. On est dans un autre monde.

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