lien mère enfant en donnant le biberon

Le lien du biberon

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Je l’ai dit plusieurs fois, je n’aime pas ce faux débat qui subsiste sur l’allaitement au sein ou au biberon. Je reste persuadée qu’on ne donne pas le sein seulement pour bien faire, mais surtout parce que c’est quelque chose qu’il faut avoir envie de faire, sans parler de toutes les mères qui, comme moi, n’y arrivent tout simplement pas.

Il n’y a pas de mieux ou de pire. Je ne crois pas qu’il y ait un quelconque intérêt à ce qu’une femme se force à allaiter. Au contraire, je suis certaine que ce serait plutôt néfaste pour la relation mère / enfant.

Bien entendu, l’allaitement est meilleur au niveau nutrition. On ne peut pas le nier. Mais allaiter un enfant, personne ne vous dira le contraire, va au delà du simple fait de le nourrir.

Le lien d’amour

N’ayant pas allaité, je ne parles pas en connaissance de cause, mais on lit beaucoup que donner le sein à son enfant, c’est créer un lien d’amour avec lui.

Hé bien je suis d’avis que ce n’est pas l’exclusivité de l’allaitement au sein et que le biberon permet de tisser un lien tout aussi fort avec son enfant.

Ce lien se crée, que ce soit en donnant le sein ou le biberon, de par la façon dont on nourri son enfant. Il se base sur les regards qui sont échangés, le contact avec le parent, la fusion qui s’en dégage. Je ne vois pas pourquoi tout ça ne fonctionnerait pas avec un biberon.

donner le biberon

Dans les deux cas, donner à manger à son enfant peut être un moment d’échanges et de tendresse privilégié.

Pour prendre deux exemples un peu extrêmes, une maman qui donne le sein à son enfant en s’en désintéressant complètement ne créera pas ce lien (du moins pas à ce moment là) alors qu’une maman qui donnera le biberon en cajolant son bébé, en le regardant dans les yeux, le créera.

Ce n’est pas, dans le fond, la méthode qui permet le lien d’amour, mais la façon dont on l’applique.

Notre lien à nous

Si je vous raconte tout ça, c’est parce que c’est mon expérience de maman qui me le dicte. Le biberon est, au même titre que le sein pour d’autres mamans, un lien immense entre la petite viking et moi. Ou plutôt devrais-je dire « entre la petite viking et nous » puisque le biberon a comme avantage de partager pleinement ce lien.

papa donne le biberon à bébé

J’ai donné deux fois le sein à la petite viking. Je m’en rappelle parfaitement. J’en garde comme souvenir des larmes pour moi des cris et de l’épuisement pour elle. Nous n’étions pas bien, cela ne nous convenait pas.

Je rappelle tout aussi parfaitement les premières fois où je lui ai donné le biberon. Un peu comme la mise en place d’un allaitement au sein, les débuts ont été compliqués. On ne se trouvait pas forcément, la petite viking a eu du mal à téter.

Mais je me souviens de la première fois que « ça a marché ». Du premier grand biberon de 40ml, de l’apaisement de mon cœur de maman et de la petite viking qui s’est endormie tout contre moi, avec une petite goutte de lait qui perlait au coin des lèvres.

Je l’ai regardée dormir longtemps, parfois elle ouvrait un œil, me fixait, et affichait ce sourire-réflexe satisfait du nouveau-né repu.

C’est à cet instant là que j’ai pris conscience que ne pas l’allaiter n’était pas un problème que je ne parvienne pas à lui donner le sein. Le lien dont je rêvais tant n’en avait pas besoin pour exister.

Et en grandissant?

De la même façon que certaines mères choisissent l’allaitement long, nous avons choisi le « biberonnage long ».

Depuis ce tout premier biberon réussi, il y en a eu des centaines d’autres. Des biberons pris les yeux dans les yeux, les mains dans les mains. Des petits doigts qui nous ont agrippés pendant que nous chuchotions des mots d’amour. Des grands sourires. Et toujours cet apaisement mutuel, à la fin, et ce câlin qui continue pour faire durer, même quand le biberon est terminé.

lien mère enfant en donnant le biberon

Nous aurions pu choisir de lui donner de la soupe ou de la purée le soir, à la cuiller. Mais le biberon du dîner est toujours aussi sacré.

Nous aurions pu décider, maintenant que la petite viking boit son biberon seule, de la mettre dans sa chaise haute et de la laisser se débrouiller.

Mais nous ce lien qui passe quand elle prend le biberon tout contre nous est trop précieux à nos yeux et probablement aux siens aussi.

Ces deux biberons par jour pris dans nos bras resteront probablement encore longtemps, juste pour le plaisir!

Ne pas donner le sein n’empêche pas de créer le lien privilégié que décrivent toutes les mamans qui allaitent. Le biberon fait très bien le travail aussi!

Et vous, vous le ressentez aussi ce lien?

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19 réponses

  1. C’est tout à fait vrai ce que tu écris.J’ai eu je pense la chance de pouvoir faire un allaitement mixte pour mes 2 filles et à chaque fois quelque soit la façon de les nourrir c’était avant tout un moment de tendresse et de partage avec elles. D’ailleurs nous aussi nous ne les avons jamais laisser boire leur biberon toutes seules sur une chaise même une fois plus grandes.

  2. Enfin un article sensé!! A quoi bon cette gueguerre des nichons?
    J’ai allaité mon fils 11 mois mais jamais il ne m’a regardé dans les yeux, pourtant on a vraiment tissé un lien, mais qui me dit qu’il aurait été différent si j’avais biberonné?
    Ici aussi, presque 2 ans (ds 7 jrs bouhouhou) on biberonne encore le soir quand il veut. Et quand il a pris son indépendance en partant de mes bras avec son bib de soupe pour aller ds son fauteuil, j’ai pleuré! C’était il y a plusieurs mois, je me suis sentie abandonnée, encore, comme quand il a décidé qu’à 11 mois il ne voulait plus que je l’allaite.
    J’ai envie de dire que tant que tout est fait dans l’amour, qu’importe le contenant!
    Merci pour ce bel article!

  3. J’ai démarré par le sein (3 jours) pour enchainer sur le biberon (devrais-je dire abandonner pour le biberon ?)… Bien sûr que le lien se crée aussi avec le biberon, qu’il est également fort et qu’il ne doit surtout pas être remis en question.
    Cependant, j’avoue que le côté très « animal » du lien allaitement est vraiment particulier et, pour l’avoir vécu quelques jours « pleins », je comprends que l’on puisse faire une sorte de différence, même si, je suis la première (notamment de par mon expérience), à prôner le fait qu’il vaut 1000 fois mieux donner un biberon en toute sérénité que donner le sein alors que ça ne passe pas bien… Pour moi, le passage au biberon a été un petit deuil difficile à faire bien que nécessaire à notre épanouissement à tous les deux… Au final, nous avons un lien vraiment très fort (j’ai pratiqué le portage, le cododo pour la sieste, le peau à peau), j’ai un bébé (enfant, à présent) en pleine santé, pas plus malade que ses camarades allaités… L’important c’est la manière de faire les choses, avec coeur, amour et sérénité, peu importe le chemin parcouru.

    1. Il est sûr que la méthode ne fait pas le lien. Après peut-être que le fait que tu trouves un lien moins fort au biberon plutôt qu’à l’allaitement vient peut-être aussi du fait que tu as dû faire ce « petit deuil »? Cela vient peut-être du fait que ça a été un peu compliqué à accepter.

      Pour ma part décider d’abandonner l’allaitement a finalement été un vrai soulagement autant pour moi que pour la petite viking, c’est surement ça qui m’a aidée à ressentir ce lien aussi fort 🙂

      1. Non, non, je n’ai pas dit que le lien créé par l’allaitement était « plus fort », loin s’en faut. J’ai dit que je comprenais que l’on puisse le trouver « différent ».
        Ca vient peut-être des hormones qui s’activent pendant que bébé tète et qui te balancent un cocktail chimique de plénitude.
        Ou encore du fait qu’après avoir « fabriqué » ce petit être, puis mis au monde, tu peux le nourrir sans avoir besoin de rien d’autre que de ton propre corps, un côté un peu magique et qui peut aussi sans doute amener à un sentiment de toute puissance (pas péjorativement, hein, que les mamans allaitantes ne se méprennent pas)…
        Et le passage au biberon a aussi été salvateur pour moi, comme dit plus haut. Le « deuil » dont je parle réside plutôt dans le fait de voir que ce que tu imaginais faire pour ton bébé ne tient pas face à la réalité des faits.

  4. Et bien voila! C’est bon de lire aussi le point de vue de parents biberonnants! Ca n’arrive quasiment jamais! Je n’ai jamais donné le Bib je ne sais pas ce que c’est mais si personne ou peu en parle forcément on ne peut pas le savoir! 😉

  5. J’ai allaité puis donné le biberon. Tu as complètement raison sur le fait qu’on construit un lien avec son bébé avec le cœur, les regards et les câlins, quelque soit la façon de le nourrir !
    J’ai toujours donné le biberon contre moi même si ma fille savait le tenir et très longtemps (celui-du matin) jusqu’à ce qu’elle veuille petit-déjeuner comme une grande ! Je referai pareil avec mon fils !!!
    Je plussoie ton article !
    Sandrine

  6. Très beau texte dans lequel je me retrouve. Les essais au sein étaient catastrophiques et tous les biberons suivants du pur bonheur. J’ai beaucoup câliné mes enfants, il y a bien d’autres façons de créer un lien qu’en donnant le sein. Je pense aussi aux mamans qui adoptent.

    1. Les mamans qui adoptent, celles qui ont certaines maladies incompatibles, les mamans qui ont eu une ablation des seins et celles qui ne veulent pas, tout simplement… Il y a des tas de raisons de ne pas allaiter et ça n’empêche en aucun cas de tisser un lien précieux avec son enfant 🙂

  7. Ce n’est pas vraiment le thème de cet article, mais je dis et redis – grâce à l’excellent bouquin La Femme, La Mère, le Conflit, de Badinter, que l’allaitement est un DROIT, et pas un devoir.
    On peut donc en user, ou non, et on n’a certainement pas à être jugé la dessus.
    Les seuls sur lesquels on peut taper, c’est sur le corps médical, qui refuse trop souvent ce droit aux femmes (j’en sais quelque chose, j’en fais partie – bonjour les préjugés et les l’ignorance crasse en la matière).
    On a le DROIT de jouer au train électrique avec son enfant, mais ce n’est pas parce qu’on y joue pas que la relation créée sera de moins bonne qualité.
    Et ça, je le dis après 11 mois d’allaitement qui m’ont rempli de bonheur : oui, c’est une expérience qui j’ai trouvé incroyable, et le lien qui se créé pendant cet allaitement est fou. Mais je peux tout à fait imaginer que les émotions pendant le biberonnage sont aussi fortes, même si différentes.

    1. Tu as tout à fait raison pour le corps médical et l’inverse est vrai aussi! Beaucoup de femmes racontent la pression, les reproches qu’elles ont reçu de la part des sages-femmes parce qu’elle ne voulaient pas allaiter… Et ce n’est pas normal!

      Pour ma part j’ai eu la chance d’avoir à faire à une super équipe médicale de ce côté là. Ils m’ont aidé à essayer de mettre mon allaitement en place mais ont aussi tout a fait compris mon désir d’arrêter de m’acharner, ça a été très important pour moi qu’on m’aide à ne pas culpabiliser de ce côté là 🙂

  8. je découvre votre blog et me permet d’y laisser un commentaire! ca fait tellement de bien de lire ca!
    avant de tombé enceinte, je ne voyais pas comment on ne pouvais pas ne pas allaiter!!
    puis je suis tombé enceinte et là j’étais plus sure du tout. a la maternité on ne m’a pas proposer la tété de bienvenue (qui aurai pu tout faire changer) j’ai donné le bib. un régal, il tétait vite et bien, bref le bib c’était top. même si on m’a fait culpabiliser le sein c’est le meilleur, pour nous le bib nous convient.
    quand on est passé aux repas, 2bib sont resté, le matin et le gouté. on a eu plusieurs étonnements, un biberon au gouté??? (alors que beaucoup passe a un yaourt, compote, gateau…) oui, il nous permet de faire un câlin dans un canapé, de prendre notre temps!
    demain il aura 3ans et toujours un biberon le matin et un au gouté (quand on est a la maison ou chez nounou), jusqu’à quand? quand il voudra plus. c’est tout a fait ca, un « biberonnage long »! le matin il veut toujours son père ou moi a ses côtés pour le boire et ca fait plaisir!!
    Merci pour cet article

  9. Comme cet article fait du bien! Idem pour moi je n’ai pu l’allaiter que 2 jours et ça a été terrible.
    merci pour cet article qui fait se sentir moins seule!

  10. Merci pour ce texte découvert après beaucoup d errances sur les sites pro allaitement. Il exprime si bien ce que je ressens actuellement avec mon quatrième bébé et que j ose a peine admettre tant jeme suis mis la pression pourl allaitement depuis ma premiere il y a 12 ans ! Après beaucoup de douleurs et d angoisse pour deux premiers allaitements de 10 jours et un troisième de 27 mois, mon corps a dit stop pour le 4e: le biberon me permet d être davantage sereine avec mon dernier petit bout de 6 semaines. Je garde ce texte sous la main car il me fait beaucoup de bien après beaucoup de culpabilité. Encore merci !

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