Notre première (grosse) frayeur de parents

Table of Contents

Ce soir, j’ai lu un article de Complètement Papa (si vous ne le connaissez pas encore, filez le découvrir, il vaut le coup) dans lequel il raconte sa première frayeur de papa, le premier moment où il s’est senti un peu démuni.

Ce billet m’a ramené un an en arrière, pour notre première frayeur de parents à nous. Notre première grosse frayeur, notre première véritable angoisse.

Bien sûr, déjà avant, il y avait eu toutes nos angoisses pendant ma grossesse, pendant mon accouchement et pendant les premiers jours de la petite viking, mais tout ce temps nous étions entourés, épaulés par le personnel médical qui nous rassurait et nous disait quoi faire, nous guidait.

Cette fois là, nous étions seuls face à notre peur et complètement perdus.

Pourquoi un an plus tard?

Vous vous demandez probablement pourquoi je ne viens à vous en parler que bien longtemps après. La raison est simple.

Quand on a un blog, on est en fait loin de tout vous dire. On ne vous dit que ce qui ne nous dérange pas, que ce qu’on a envie de vous donner. Pas tout.

On ne vous dit pas que, chez nous aussi, il y a parfois des crises, des cris, des larmes, des coups de blues et des envies de tout plaquer. On ne vous dit pas que chez nous aussi il y a des erreurs de parents qui entraînent de grosses frayeurs et de la culpabilisation en masse.

Ainsi, on ne vous a pas raconté cette fois où la baignoire de la petite viking, mal posée, a glissé de notre baignoire à nous avec notre tout petit bébé dedans. Heureusement elle était bien calée dans son transat et n’a rien eu. On ne vous a pas non plus dit comment, en arrivant en vacances, épuisée, je me suis endormie sur le lit avec la petite viking à côté de moi et comment elle en est tombée. Elle n’a rien eu non plus.

C’est comme ça que je me retrouve, un an plus tard, à me dire qu’il faudrait que je vous raconte notre première frayeur de parents.

Ce premier bain raté

Il faut donc remonter au 14 aout dernier. Nous étions rentrés de la maternité la veille et n’avions pas donné de bain à la petite viking chez nous puisqu’elle en avait déjà eu un le matin.

bébé à plat ventre dans une serviette

Ce deuxième jour à la maison, donc, il était temps de donner le premier bain seuls, sans être encadrés et conseillés. Après une semaine, nous étions sûrs de nous, nous nous sommes même un peu chamaillés pour savoir qui le donnerait. Je vous avoue que je ne me souviens même pas qui a été désigné.

Le bain s’est très bien passé, nous n’avions pas éprouvé de difficultés les premières fois, alors à la maison c’était pareil. A la pouponnière de la maternité, la petite viking était toujours le seul bébé qui ne pleurait pas au moment du bain, il en a été de même ç la maison.

Notre première erreur se situe dans le fait que nous ayons pensé que nous pouvions sans problème passer notre bébé tout nu de la sale de bain à sa chambre, juste en face, pour la rhabiller, alors qu’il faisait 32° dehors.

La deuxième était que nous avons cru que notre petite fille, si faible, réussirait à boire son biberon après le bain, qu’il était mauvais de la laver avec le ventre plein. La petite viking étant fragile et ne mangeant jamais plus de 15cc à la fois, devait être alimentée toutes les deux heures.

L’angoisse

Nous avons donc ramené notre fille dans sa chambre et avons commencé à la sécher et à l’habiller. Elle s’est mise à hurler et a renvoyer la totalité de son dernier biberon, qui datait donc de deux heures auparavant. Ces renvois étaient habituels, nous ne nous sommes pas inquiété.

photo de bébé endormi

Nous avons commencé à avoir peur, en revanche, quand est venu le moment du biberon. La petite viking semblait s’être endormie, mais ce n’était pas grave, nous savions la nourrir même quand elle dormait, elle savait téter sans se réveiller.

Mais pas cette fois. Cette fois, il ne se passait rien, plus rien du tout. Notre fille ne réagissait plus à rien, plus à aucun stimuli, elle ne se réveillait plus, ne bougeait plus les yeux, ne faisait même pas ses petites mimiques rigolotes quand on lui chatouillait le visage. Plus rien si ce n’est sa respiration.

Cette histoire est aussi celle de comment j’ai recommencé à fumer après mon accouchement. Trop d’angoisse, trop de stress, trop de tout, j’ai fini par sortir sur le balcon fumer une cigarette. Puis deux. Puis trois. En laissant Papa Panique gérer un peu.

Il est revenu me demander de prendre le relais, les yeux tout rouges d’émotions, la petite viking continuait de ne pas réagir, à rien et elle devait manger, absolument. Avec ce biberon qu’elle avait renvoyé, c’était comme si cela faisait déjà cinq heures qu’elle n’avait pas mangé.

Je l’ai prise en peau à peau tout contre moi, Papa Panique a appelé la maternité qui nous a conseillé d’attendre, de ne pas la sortir tout de suite dans « le froid ». Parce qu’avec un si petit bébé, 32°, c’est le froid. Il nous ont rassurés, nous ont dit que ça irait et de les rappeler pour leur dire comment ça évoluait.

Il a fallu deux heures, deux très longues heures avant que la petite viking ne reprenne conscience, puis mange, avant de s’endormir, cette fois, pour de vrai. Deux heures pendant lesquels nous avions entre les bras notre nourrisson totalement inerte, trois heures où nous nous demandions ce qui allait se passer. Trois heures avant que nous puissions reprendre notre souffle.

Un an après je continue de me rendre compte de la monstrueuse erreur que nous avons faites et je continue de culpabiliser. Et surtout, un an après, nous continuons de rhabiller notre fille dans la salle de bain, même si on sait très bien que maintenant elle ne risque plus rien.

signature maman yuki

Aidez-nous, partagez nos articles

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
WhatsApp

17 réponses

  1. Ton récit m’a mis les larmes aux yeux. Comme je comprends que tu ais eu du mal à en parler… On s’en veut tellement dans ces moments là… Ça nous traumatise ! Heureusement que ces petits êtres sont plus forts qu’ils ne paraissent en fin de compte !

  2. Malheureusement ça peut arriver à tout le monde surtout avec un premier bébé tout neuf ! Ne culpabilise pas, je dis toujours que l’on fait ce que l’on peut … on ne peut pas tout savoir et on apprend souvent au dépend de nos enfants …
    Notre Chaton est tombé de notre lit sur le parquet mais pas de haut donc il n’avait rien, mais je m’étais promis de faire très attention par la suite ! J’ai recommencé avec Coquinou … Il y a des fois on ne s’attend pas du tout à ce que ça arrive … Je croise les doigts pour ne pas recommencer avec le 3ème !!! 😉

  3. L’erreur est humaine et tant qu’il y a plus de peur que de mal cela reste le plus important. Je comprend tout à fait le fait d’avoir du mal à parler de ce genre de choses. L’on se sent faible et impuissant face à notre bébé.

    Aujourd’hui la petite Viking porte bien son nom et est un bébé bien fort prêt à affronter le monde avec l’aide de ses parents ;).

  4. Le flip ! En même temps, ce n’était pas une « erreur » de folie et que des tas de parents ont dû commettre… Et bon, des erreurs on en fait tous (me souviens avoir refermé la porte du garage, la poussette était trop proche, elle s’est mise à la verticale et ma puce a glissé au fond de la nacelle (elle n’était pas attachée). Lose ! Bref, voilà quoi… On est des humains, on ne sait pas tout… Shit happens…

  5. Ton billet me donne des frissons et me renvoie à des frayeurs vécues avec mes filles.
    La culpabilité est présente mais cela ne veut pas dire que c’est de votre faute. Vous veniez d’être parent, nous apprenons avec nos enfants et il n’existe pas de manuel. Cela n’est pas évident.
    Ensuite, cela peut arriver à n’importe qui !
    Des bisous et câlins. Ne culpabilise plus ma jolie Chloé, ta princesse t’aime de tout son coeur !

      1. Ah, ça a fait un choc thermique? Et c’est dangereux même si elle est bien enveloppée dans sa cape de bain? Parce que notre salle de bains est beaucoup trop petite pour y caser une table à langer…

        1. En fait c’est que les bébés ne savent pas maintenir leur température à la naissance. Là elle était enveloppée dans sa cape de bain.

          Après la petite viking était un tout petit poids et se refroidissait plus facilement, peut-être qu’avec un bébé de poids « normal » ça ne pose pas problème 😉

  6. Les larmes aux yeux ..
    Ici la 1ère vraie grosse frayeur c’était en juillet quand il est tombé la tête la 1ère sur un muret en béton (alors qu’il était chez mamie et nous pas !) 2 « trous » 4 fils 2 belles cicatrices … sur le moment l’horreur puis après vient l’angoisse … j’en parle dans un article où j’ai eu besoin d’extérioriser mon angoisse quotidienne de le laisser chez quelqu’un même 2 heures, de le laisser à l’école …. cette angoisse qu’il lui arrive qqc au point sûrement de l’étouffer.

Laisser un commentaire

Partenaires

Mes autres sites