Notre première sortie aux urgences

Il y a peu de temps, je vous parlais du fait que la petite viking n’était jamais malade. Grave erreur.

Soit elle lit mes articles et a un très bon esprit de contradiction, soit elle trouvait que nos soirées étaient trop mornes et avait envie d’un peu d’agitation.

Quoi qu’il en soit, Lundi nous l’avons emmenée aux urgences pour la première fois.

Retraçons la journée

La petite viking s’est levée en pleine forme et a attaqué la journée avec ses activités préférées: embêter le chien, demander des câlins, bouquiner, décorer le sol de tout le salon avec ses jouets.

En milieu de matinée je l’ai trouvée un peu chaude. Je ne me suis pas inquiétée, en ce moment ses dents l’embêtent et il arrive qu’elle fasse de très courts épisodes de fièvre sans raison apparente, comme la plupart des bébés.

Bref, je ne l’ai pas enquiquinée à lui prendre la température, elle n’était pas plus chaude que ça, je lui ai donné du Doliprane et on a continué comme si de rien n’était.

Mais le midi j’ai commencé à la trouver vraiment brûlante, malgré le Doliprane… Cette fois je l’embête et prend sa température: 39,5.

Bon, je ne suis pas du genre à m’inquiéter facilement, il m’en faut beaucoup. Je lui donne à manger, elle englouti son repas, puis je la met au lit en me disant qu’au réveil de la sieste elle ira mieux. D’autant plus qu’elle ne montre aucun signe de mal-être, elle joue et sourit.

Au réveil de la sieste elle est toujours aussi chaude. Je ne m’inquiète toujours pas (non mais des fois je m’inquiète, quand même, hein!). Je lui donne son goûter puis la pose sur son tapis pour qu’elle joue.

C’est là que je commence à me dire que ce ne sont pas seulement les dents, qu’il y a autre chose en plus. Elle reste assise, à regarder droit devant elle et ne fait rien d’autre…

Je l’emmène dans mon lit pour qu’on bouquine toutes les deux, petit rituel de la fatigue chez nous. Elle pose sa tête sur mon ventre et reste comme ça.

Nouvelle prise de température: 39,7. Cette fois, c’est sûr, elle est malade! Je me dis que le lendemain je prendrai rendez-vous avec la pédiatre si elle ne va pas mieux!

A 19h nous lui donnons le bain et sa fièvre tombe enfin… Pour remonter en flèche 10 minutes plus tard, à peine… Je commence un peu à m’inquiéter, pour le coup, mais je la couche en me disant qu’on verra le lendemain.

22h je passe voir dans sa chambre si elle n’a pas trop chaud. Je tombe sur une petite viking parfaitement réveillée qui me demande aussitôt un câlin. Cette fois, elle me brûle presque à travers mon pull…

Nouvelle prise de température: 40,2. Cette fois je suis inquiète pour de vrai, le temps de rassembler quelques affaires et on file aux urgences pédiatriques de Villefranche-sur-Saône!

Râlons un peu

Bien évidemment, sur place, nous avons attendu. Attendu pour nous faire enregistrer, attendu pour avoir une prise de température à l’accueil pédiatrique, attendu en salle d’attente, attendu en salle d’auscultation.

Sur le coup j’ai râlé, nous sommes restés de 23h à 3h30, nous étions tous fatigués et inquiets. Mais ici je ne râlerai pas contre le temps d’attente, parce que je sais que les urgences ont un cruel manque de personnel et qu’ils font tout ce qu’ils peuvent.

En revanche, nous avons été presque choqués par les locaux! Nous sommes donc aux urgences pédiatriques, à priori spécialement faites pour les enfants et les bébés.

En salle d’attente il y a deux bouliers, un jeu à pile qui n’a plus de pile et ne fait donc plus rien et deux livres. C’est tout. Il y a bien des structures de jeux et des Legos géants, mais uniquement à l’extérieur. Bon passons, nous avons été prévoyants et avons pris des jouets et un livre pour la petite viking, ce n’est pas dramatique.

Deuxième choc, la télé. Bon rassurez vous, vu les circonstances nous sommes tout à fait près à revenir pour quelques heures sur notre principe de « pas de télé avant 3 ans ». Sauf que cette télé là, dans la salle d’attente faite pour accueillir des enfants, diffuse un reportage assez violent sur les accidents de la route.

La môme de 5 ou 6 ans qui était scotchée devant depuis plusieurs heures pourra peut-être en donner des nouvelles, mais j’ai un sérieux doute sur le fait que ce soit adapté au lieu!

Enfin, et là c’est à la limite du grave, l’hôpital est salle. Arrivés en salle d’attente je voudrais poser la petite viking pour qu’elle puisse jouer mais je n’ose pas, il y a une espèce de mousse de rembourrage partout sur le sol. Dans un lieu qui accueille des jeunes enfants, toujours.

La salle d’auscultation est encore pire, impossible là encore de laisser jouer la petite viking tranquillement, il y a du papier déchiré par terre dans la moitié de la pièce, le sol est noir sous le lavabo et il y a même de la terre dans un coin de la pièce!

Pour le coup nous sommes estomaqué: un hôpital n’est-il pas sensé être immaculé? D’autant plus quand les locaux sont fait pour des enfants qui, potentiellement, vont se traîner par terre?

Bref, l’attente a été alourdie par l’impossibilité de poser la petite viking. D’autant plus que nous avons attendu beaucoup plus longtemps dans la salle d’auscultation avec pour toute assise deux siège pliables très inconfortables que dans la salle d’attente et ses canapé hyper confos, allez comprendre (je n’en pouvais tellement plus que j’entendais les canapés m’appeler, à la fin…).

Et le personnel dans tout ça?

En revanche, nous le personnel a été parfait, malgré leur débordement. Certes la dame de l’accueil était peu aimable et nous a bien fait poireauté 30 minutes, mais je serais bien pire qu’elle à sa place. Elle affronte tout de front et n’a pas le temps.

Les auxiliaires de puériculture qui nous ont accueillis côté pédiatrie ont été top, ont attendu que la petite viking se calme avant de finir leurs examens préalables, nous ont donné une dose de Doliprane et ont accepté de me répondre les 50 3 fois où je leur ai demandé où ça en était.

La pédiatre que nous avons vu a été parfaite, elle a pris le temps de tout expliquer à notre fille, de lui montrer tous ses instruments, a été d’une grande patience face à une petite viking qui hurlait, l’a ausculté sur mes genoux pour qu’elle n’ait pas trop peur et a trouvé rapidement le soucis. Bref, parfaite.

Revenons à notre bébé

Après toute 4h d’attente en couche (pour la petite viking hein, pas nous) et sans que la fièvre ne baisse, à 3h, la pédiatre parfaite arrive donc. Elle nous pose tout un tas de question, prend le temps de nous écouter puis passe à l’auscultation.

Elle repère d’abord une belle angine dans la gorge de notre fille et nous annonce « Vu la température qu’elle donne à elle toute seule, c’est probablement une angine de type mononucléose. Je ne ferai pas les tests sanguins, de toute façon si c’est viral il n’y a rien à faire à part faire baisser la fièvre, qui pourra rester plus d’une semaine ».

Prenez 5 minutes pour imaginer la tronche de la mère (moi, donc), qui déjà s’inquiète à mort pour sa fille et réalise l’erreur qu’elle a commise en buvant dans la tasse de bébé toute la soirée (flemme, quand tu nous tiens…).

Elle continue son examen et découvre une otite. Les deux maladies sont liées à une bactérie appelé pneumocoque. La pédiatre nous explique que, du coup, notre fille va avoir des antibiotiques et qu’elle ira vite mieux.

Nous avons presque été soulagés d’apprendre que c’était ça.

L’enfant qui ne se plaignait jamais

Si la petite viking a choisi de me contredire, elle a été fidèle à elle même sur un point qui est une grande qualité chez elle: elle ne se plaint jamais.

Elle ne s’est pas plaint d’avoir plus de 40 de fièvre, elle ne s’est pas plaint d’avoir une angine bien avancée, elle ne s’est pas plaint d’avoir mal à l’oreille à cause de son otite, elle ne s’est pas plaint d’attendre 4h, épuisée et fiévreuse, en pleine nuit dans un endroit qu’elle ne connait pas et au milieu d’inconnus.

Nous avons été clairement moins patients qu’elles! A sa place, j’aurais été au fond de mon lit avec l’impression d’être à l’article de la mort et à me plaindre toute la journée! Ma fille est incroyablement courageuse.

Cette qualité est aussi un défaut. Ce n’est pas facile pour nous de savoir quand elle va bien et quand elle va mal. Pourtant, quand elle se cogne, elle sait me dire « mal là » en montrant où est son bobo. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait pour ses maladies? Pourquoi ne me dit-elle pas, même en pleurant, quand quelque chose ne va pas?

Rassurez-vous cependant, ce soir la petite viking va mieux! Elle a dormi jusqu’à midi aujourd’hui, la fièvre est retombée dans la journée. Elle reste avec une petite forme.

Mais elle continue à ne pas se plaindre. Je la vois se tordre de douleur à chaque gorgée de son biberon, mais elle ne dit rien. Aujourd’hui, la journée a donc été rythmée de « Ma doucette à quenotte (oui, ceci est un surnom) il faut le dire si tu as mal! Tu as le droit de te plaindre, tu as le droit de pleurer! »

En espérant que cela porte ses fruits et qu’enfin elle finisse par me dire « mal là » quand elle souffre!

Et vous, c’était quand votre première fois aux urgences?