Avant la naissance de la petite viking, j’en étais sûre: j’allaiterai. Mais une fois qu’elle est arrivée, l’histoire n’a plus été la même. Elle devait à tout prix réussir à manger et prendre du poids, sous peine d’être transférée en néonatalogie. Quand j’essayais de lui donner le sein, elle pleurait parce que c’était trop difficile, parvenait à peine à prendre deux gorgées, il fallait donc ensuite que je tire mon lait pour la compléter au biberon. Tout cela prenait un temps fou, il fallait le faire toutes les deux heures et j’étais épuisée moralement. J’ai donc assez rapidement laissé tomber, tout ce que je voulais, c’était que ma fille reprenne des forces et qu’on puisse la ramener à la maison.
La pression de la société
Mais j’ai énormément culpabilisé de ne pas avoir réussi. La société fait qu’on ne se sent une bonne mère que si on allaite (de mon point de vue) et tous les professionnels de santé nous poussent à allaiter. Deux anecdotes m’ont particulièrement marquée à ce propos.
La première, quand vous êtes enceinte et que vous dites que vous comptez allaiter on vous répond « C’est bien ». Et si je n’avais pas voulu, qu’est-ce que ça aurait donné? On m’aurait signalée aux services sociaux parce que je m’occupe mal de mon enfant? (Oui, j’exagère…)
La seconde vient de la sage femme qui me donnait les cours de préparation à l’accouchement. Lors du cours sur l’allaitement elle a dit « Si on a vraiment envie d’allaiter, on y arrive. Si vous n’y arrivez pas, c’est que vous n’avez pas assez essayé ». Pourtant, je voulais allaiter et je ne l’ai pas fait. J’ai estimé que la santé de ma fille prévalait sur ce que les autres penseraient de moi.
Le tire-lait
J’ai ensuite tiré mon lait pour le lui donner au biberon. Mais là encore, j’ai bien vite abandonné. Cela prend beaucoup de temps puisqu’il faut tirer son lait toutes les 3 heures pour maintenir la lactation et qu’en plus on donne le biberon. C’est un peu comme si on nourrissait un bébé au sein et un deuxième au biberon. Et ça empêche aussi pas mal de bouger de chez soi. Les tires laits sont généralement assez imposants et lourds, difficiles à transporter. Et puis ne pensons même pas à aller se promener, je me voyais mal me « traire » au beau milieu de la rue…
L’allaitement
Outre la santé du bébé, l’allaitement a quelques avantages plus terre à terre.
D’abord, on n’a pas de biberons à préparer. Tout est déjà tout chaud, prêt à être consommé. Donc pas besoin de faire patienter bébé 10 minutes avant de manger. Ce qui veut dire pas de biberon à laver non plus, c’est vrai que ça prend un peu de temps dans une journée. Et quand on part se balader, pas besoin de se demander si on prend un biberon, ou deux et si on prend ou non une bouteille d’eau.
L’allaitement permet aussi de faire des économies. Le lait et l’eau, puisqu’il faut donner de l’eau minérale au bébé au moins les premiers mois, coûtent relativement chers. Alors que là, c’est du fait maison!
Les mamans qui allaitent disent aussi avoir une connexion exceptionnelle avec leur bébé. Mais ça, je vous laisserai en parler dans les commentaires, je ne l’ai pas connu…
Le biberon
Malgré tout, il y a aussi des avantages à donner le biberon!
On sait quelle quantité boit le bébé. Quand il a un petit poids à la naissance, comme notre fille, c’est très rassurant. Ici nous ressentions vraiment le besoin de savoir si elle mangeait correctement ou non.
Les bébés font leurs nuits plus vite! Un bébé au biberon boit en général de plus grosses quantités à la fois qu’au sein. Il peut donc rapidement manger moins souvent.
On peut changer de lait. Si la plupart du temps le lait maternel est tout à fait adapté au bébé, il arrive que ce ne soit pas le cas. Pour un bébé au biberon qui a des problèmes de digestion, il suffit de choisir un lait plus épais ou moins riche en lactose. Mais si c’est le cas alors qu’il est au sein, vous aurez beau manger tout ce que vous voulez, ça ne changera rien.
Si on donne le biberon, on peut fêter l’arrivée de bébé au champagne et aller boire une bière en terrasse quand il fait chaud. Avec l’allaitement, l’alcool est bien évidemment proscrit!
Le dernier avantage dépend de la pudeur de chacun. Personnellement, je pense que j’aurai eu du mal à sortir mes seins en public pour nourrir mon bébé, même si, c’est vrai, il n’y a rien de mal à ça! Alors que si vous devez donner le biberon au parc, c’est tout de suite moins gênant.
Pour conclure, je dirais qu’il ne faut pas se prendre la tête sur l’allaitement. Si on a envie d’allaiter, il faut le faire. Mais si on ne veut pas pour n’importe quelle raison, il ne faut pas se forcer sous prétexte que c’est mieux. L’allaitement n’est certainement pas bénéfique quand la mère est mal à l’aise!
Et vous alors, allaitement ou biberon? Pour quelle raison?
Maman Yuki
4 réponses
Avant d’être enceinte je savais que je voulais allaiter et c’est chose faite avec mes 2 garçons ( Noa 3 semaines en exclusif et jusqu’à 6 mois en mixte , Maël 2 mois exclusif et jusqu’à 4 mois en mixte ) je garde globalement de magnifique souvenirs de ces moments , de cette fusion qu’il y a avait avec mes bébés . Je pense que peu importe la durée ou l’on allaite que se soit juste 1 jour, 6 mois , 1 an l’important est que nous et notre enfant prenions du plaisir a partager ce moment ensemble 🙂
J’ai pu allaiter Sydney mais par contre les débuts sont difficiles…le temps que la montée de lait se fasse j’avais les seins de Lolo Ferrari (et j’axagère à peine) j’ai supplié Max d’aller m’acheter un tire lait et finalement il m’a aidé en me massant pour faire un peu dégorger mes seins. Par contre une fois que tout est en place et que tout roule c’est magique et tellement pratique. Après il ne faut pas culpabiliser, tu as essayé ça n’a pas fonctionné bah tant pis ça ira mieux pour le 2eme 😉
Quand on me posait la question sur l’allaitement je disais « oui si possible » et ça l’a été, au bout de quelque semaine je jurais qu’ on ne m’y reprendrais pas pour le 2 eme et apres pour rien au monde je voudrais manqué ça pour le 2eme…si possible!
La seule chose qui me genait dans l’allaitement c’est que le papa ne puisse pas en profiter, je trouve que les echanges de regards qu’il y a à ce moment sont super, mais il trouvait son compte ailleurs. Mais le biberon c’est super ils dorment plus la nuit. Je tirais mon lait pour le soir comme ça je savais ce qu’il prenait et il dormais plus.
Je n’ai donné que le biberon. Je n’ai même pas essayé le sein. Pour moi étant étudiante dès que j’ai su que j’étais enceinte donner le sein m’a paru impossible. Trop de contrainte. De plus, ma fille étant née trop tôt elle avait un faible poids de naissance. Vu que je lui lui donnais le biberon j’ai pu la garder dans ma chambre à la maternité. Sinon au sein il aurait fallu la mettre en Néonat m’a dit la puéricultrice car c’est plus difficile de savoir ce que les bébés mangent dans ces cas là. C’est vrai que je regrette parfois de ne pas lui avoir donné le sein. Peut être qu’elle n’aurait pas eu autant de ( petits ) problèmes de santé si je l’avais fait. Tout ça est très culpabilisant je trouve.
Pas d’accord sur la question du sommeil. Un bébé nourri au biberon ne fait pas ses nuits plus vite, c’est une croyance populaire. Pour pouvoir dormir une nuit complète le bébé a surtout acquis une certaine maturation cérébrale qui règle son horloge biologique. Jusque 6 mois les réveils nocturnes sont tout à fait normaux et ne correspondent d’ailleurs que rarement à un réel besoin alimentaire, ce sont les parents qui l’interprètent de la sorte et forcément lorsqu’on présente biberon ou sein au bébé il mangera malgré tout de bon coeur!
« Gaver » son bébé le soir ne l’aidera pas à dormir plus vite, s’il le fait c’est qu’il est prêt tout simplement !