En fin de matinée et le soir, la petite viking est fatiguée. Qui dit fatigue chez un bébé dit colères, bien souvent. C’est le cas de ma fille.
Dans ces moments de fatigue, la moindre frustration la met dans un état incroyable. Elle hurle, pleure à chaudes larmes, se jette par terre… Bref une colère d’enfant!
Exemple de ce midi, elle voulait absolument déplacer un fauteuil plus lourd qu’elle. Evidemment elle n’y arrivait pas, ça n’allait pas non plus si je l’aidais, donc la colère a débarqué.
La laisser exprimer ses émotions
La plupart du temps, je gère ces situations sans prise de tête. Je prends le temps de lui expliquer pourquoi elle ne peut pas faire ce qu’elle a envie, pourquoi elle n’a pas le droit ou pourquoi elle n’y arrive pas.
Je lui dis aussi qu’elle a le droit de crier, que même les adultes crient parfois quand ils sont en colère, et que c’est vrai que c’est frustrant de ne pas réussir tout ce qu’on voudrait.
Un petit coup de remontage de morale avec « Mais tu sais, ce n’est pas parce que tu n’as pas le droit / tu ne réussis pas pour le moment que tu ne pourras jamais le faire! »
En général s’en suit un gros câlin, puis je lui propose une autre activité pour éviter qu’elle retourne à sa frustration et c’est terminé.
Hé bin cries!
D’autres fois, la situation est un peu plus compliquée. Parfois la colère est plus forte et elle hurle tellement qu’il est impossible de lui parler.
Il arrive qu’elle refuse les câlins, me repousse en redoublant de hurlement. Il y a aussi des moments où il m’est impossible de réellement prendre le temps, quand on est pressés en courses, quand on doit partir tout de suite de la maison…
Dans ces cas là, j’ai bien compris qu’il ne servait à rien d’essayer de la faire taire. Après tout, si elle est en colère il est normal qu’elle l’exprime par les cris.
Dans ces cas là, je lui dit simplement « Tu es en colère? Hé bien cries, vas-y. »
Oui, oui, même dans les magasins où ça enquiquine tous les nullipares et ceux dont les enfants sont grands depuis longtemps! Ceci dit nous n’avons jamais eu de réflexion ou de regard de travers dans ces situations. Au pire nous avons de sourires amusés acompagnés de regards compatissant des autres parents, l’air de dire « Haha, pour une fois que ce n’est pas les miens »! (Mais ça me fait rire aussi, ça ne m’embête pas).
Résultat? Ça marche au poil. Je pense que dans ce genre de moment, si j’essayais à tout prix de raisonner la petite viking, je ne ferais qu’aggraver la crise. Avec cette technique, elle crie 2 minutes puis passe à autre chose. Point barre.
Cependant, ne vous inquiétez pas, quand elle réclame un câlin à la fin, je lui donne! Et c’est à ce moment là que je prends le temps de l’explication: « Tu étais en colère parce que (insérer ici la raison) donc tu as crié. Mais tu vois, c’est terminé! »
Et parfois… « Tu vas aller te calmer dans ta chambre »
Alors là vous vous dites surement que j’ai une patience à toute épreuve. En fait, pas du tout. Parfois, le soir, je suis aussi fatiguée que la petite viking et comme elle mes émotions sont décuplées.
Comme on est toutes les deux fatiguées, les crises sont plus difficile. Elle crie, j’explique, elle réclame les bras, puis me repousse en criant, alors je la pose et elle crie encore plus en réclamant les bras, etc…
Et pendant ce temps là, je commence à bouillonner. Sauf que je veux à tout prix éviter de lui crier dessus, si je veux lui apprendre à gérer sa colère autrement que par les cris, c’est d’abord à moi de lui montrer l’exemple.
Heureusement, dans ces moments là, nous avons une sorte de rituel qui fonctionne très bien: je l’emmène se calmer dans sa chambre, seule.
Attention, je ne présente pas ça comme une punition. Je ne lui dis pas que c’est parce qu’elle est pénible, qu’elle est punie dans sa chambre.
Je prends encore une fois le temps de lui expliquer qu’elle est trop en colère, que je commence à l’être aussi, tout en précisant que je ne suis pas réellement en colère contre elle mais simplement fatiguée. J’ajoute que ça va nous faire du bien à toutes les deux de prendre 5 minutes pour se calmer et que bien sûr elle peut revenir me voir dès qu’elle le veut, que je ne l’oblige pas à rester dans sa chambre.
En fait, elle semble très bien comprendre. En général, au moment où je la pose dans sa chambre elle est déjà calmé. Mais comme je lui ai proposé, elle prends 5 minutes pour jouer calmement pendant que je suis dans le salon.
Puis elle revient me voir, me tends les bras, on se fait un câlin et c’est terminé. La crise est passée.
Encore une fois je pense que c’est mieux pour toutes les deux de gérer ces colères un peu trop fortes de cette façon. Cela évite que ça aille trop loin et je pense que si je m’acharnais à gérer ça autrement cela ne ferait qu’augmenter, cela pourrait durer très longtemps et je pourrais finir par crier.
D’autant plus que la petite viking ne le prends vraiment pas comme une punition puisque je lui explique que ça n’en est pas une, elle a l’air de vraiment comprendre que c’est pour lui (et me) faire du bien et accepte très bien cette méthode!
Et vous, comment gérez-vous les colères de vos enfants?
22 réponses
Ton texte fait écho à ce qui se passe chez nous en ce moment. Supabb du haut de ses 3,5 ans se met parfois dans des colères très violentes, il hurle, tape… Au début je tente de lui parler mais quand ça va trop loin il n’écoute plus. Encore ce matin il faisait sourde oreille quand je lui demandais calmement de s’habiller, mais honnêtement au bout de plusieurs demandes douces j’ai du hausser le ton, même si le résultat était au final le même… J’ai commencé à m’énerver et à trop justifier le « pourquoi » il fallait qu’il s’habille en gros plus je parlais plus je nous enfonçais dans la crise ><
Je veux bien des solutions pour passer ces moments parce que là je suis à court d'idée bienveillante 🙁
Tu as tenté le coup de lui proposer de se calmer dans sa chambre? Tu le portes jusqu’à sa chambre en expliquant calmement (même s’il crie) qu’il a besoin de 5 minutes pour se calmer et toi aussi (je trouve important de dire quand l’adulte est en colère aussi, ça montre à l’enfant comment l’adulte gère ses émotions).
Tu lui dis que ce n’est pas une obligation mais que tu pense que ça lui ferait du bien, tu lui proposes de jouer ou lire en attendant.
Puis tu attends qu’il revienne de lui-même et tu lui proposes de t’expliquer pourquoi il était en colère.
Bon après je ne garanti pas que ça fonctionne, comme pour tout chaque enfant est différent! Mais ça vaut peut-être le coup d’essayer, du moins dans les moments où tu as un peu le temps 🙂
Je crois que parfois il vaut mieux prendre le temps de souffler, autant soi que l’enfant, pour pouvoir en discuter ensuite plutôt que de vouloir à tout prix expliquer sur le coup 😉
Je me permets de m’incruster dans la conversation. Crapaud est encore trop jeune pour ce genre de situation, mais certains parents proposent de faire participer l’enfant au choix des vêtements par exemple, lui montrer 2 tenues et c’est à lui de choisir (si c’est pas coordonné, c’est pas très grave). Peut-être que ça pourrait désamorcer certaines situations. Parfois, il n’y a rien à faire, ils ont un trop plein d’énergie/fatigue/colère et il faut que ça sorte.
J’ai la même problématique à la maison, et je me demande encore comment réagir. Je n’ai jamais tenté de la mette dans sa chambre pour qu’elle se calme, même en lui expliquant, j’ai peur qu’elle le prenne pour une punition. Cela dit, ça a l’air de fonctionner pour la petite viking, alors pourquoi pas pour la Bouille hein! En tout cas merci pour cet article, qui me donne d’autres pistes à explorer!
Tu peux toujours essayer et voir comment elle réagit! Mais toujours en lui expliquant que ce n’est ni une punition ni une obligation et que si elle ne veut pas rester dans sa chambre elle peut sortir.
Je pense qu’il est surtout important qu’elles comprennent que c’est simplement un petit bol d’air mais que si elle n’en veulent pas ce n’est pas obligé, que c’est à leur guise 😉
Après chaque enfant est différent mais ça vaut toujours le coup de tenter pour voir sa réaction 🙂
Je vais tenter, dès la prochaine colère! Après, je lui ai toujours dit qu’elle avait le droit d’être en colère et de l’exprimer. Mais en général je suis plutot du genre à lui dire « vas-y crie ». Mais si je peux tenter autre chose, je suis preneuse!
On peut aussi construire quelque part un « coin à colère » avec coussins, doudou, papier journal à déchirer (que c’est bon quand on est en colère de déchirer qq chose…), balles en tissu à jeter de toutes ses forces sur les coussins…
Un coin cosy, réservé au besoin de se calmer, et que tout le monde – parents compris – a le droit d’utiliser.
Les enfants adooooooooooooooorent voir leur parent se défouler en déchirant du papier dans « leur » coin à colère.
Coucou 🙂
C’est exactement ce que nous faisons depuis le début et ça marche comme chez vous 🙂 Puis c’est tellement chouette d’avoir des câlins par la suite.
De temps à autres nous parlons de scènes qui se sont produites aussi, pendant un temps calme et nous prenons le temps « d’analyser » toutes les deux ou avec son papa. Et ça, c’est top, car elle comprend du premier coup et ensuite, elle ne reproduit pas la bêtise ou la situation de frustration par exemple.
Tu es vraiment une maman formidable et vous avez une bien jolie famille pleine de bienveillance. Bravo !
Gros bisous et à bientôt ♥
C’est vrai que c’est important de reprendre les situations après coup! Pour l’instant je le fais tout de suite après avec la petite viking, en lui expliquant pourquoi elle a réagis comme ça, en mettant des mots sur ces émotions.
Et tu es une maman formidable aussi 😉
un peu la même technique pour la grande, c’est le plus simple et je sais que moi dès fois j’ai besoin que ça sorte , devoir me taire m’exaspère (caractère de m****) bref il faut me laisser le temps de « redescendre » alors je fais pareil avec mes filles, un peu de temps au calme..enfin j’essaye!
Voilà, c’est important de faire redescendre la pression 🙂
je fais pareil, je pose poulpy dans son lit en lui expliquant que nous étions tout les deux agacé et que c’était mieux de s’isoler pour mieux se retrouver et ça marche, il prend ses doudous et joue pendant que je me calme aussi.On repart plus sereinement ensuite.
C’est toujours bon de prendre le temps de relativiser plutôt que de trop s’énerver 🙂
Nouvelle lubie de Crapaud : la tétine et le doudou sur la table à langer le matin quand je l’habille. On l’a fait qq fois où il était bien fatigué, sauf que… c’est devenu une habitude pour lui. On aimerait bien qu’il garde sa tétine uniquement pour dodo/voiture/sieste/chagrins. Du coup, bébé pas content, bébé en colère qui tape des pieds souvent sur mon ventre. Dans ce cas, je pense à toi (huhuu) et je lui explique calmement qu’il a droit d’être en colère, triste, qu’il a droit de pleurer/crier, mais pas de taper Maman.
Les petites colères de frustration débarquent également ici. Je penserai à le mettre dans sa chambre au calme si la crise perdure.
Enfin, voilà, tout ça pour dire que j’adore vous lire, que vos conseils me sont super utiles au quotidien.
Des bisous !
Pour les coups maintenant je dis aussi à la petite viking « Non, ne tape pas, fais des carresses! » et aussi dingue que ça puisse paraître des fois ça marche ^^ Elle continue de crier en me faisant des caresses 😛
Et tant mieux si on peut t’aider un tant soit peu, ça me fait plaisir <3 Des poutoux!
Coucou
Super article très bien écrit et clair… On utilise les mêmes méthodes à la maison et ça marche bien. Lorsque l’on est dehors ça va dépendre… L’autre jour dans le train elle ne voulait pas remettre son’ manteau et a commencé à crier je lui ai dit qu’elle pouvait crier tant qu’elle voulait mais qu’il faisait froid et que je lui remettrai son manteau et elle a arrêter de suite. Mais ça m’est arrivé dans un resto la vouant multiplier les bêtises lui dire que même au resto maman pouvait trouver un »coin »
C’est clair qu’en extérieur ce n’est pas aussi facile de régler les colères!
Minibulette 2 ans qui commence a vouloir commander à tout va et faire tout toute seule ou presque et découvre que cela n’est pas toujours possible et donc colère de frustration ou de fatigue, effectivement les trois solutions que vous proposez ressemblent beaucoup a ce que je fais avec ma puce. Mais celles ou elles ne se laissent pas approcher sont super dur l’impressionnant de rien pouvoir faire pour elle. Pas simple cette période
C’est vrai que les grosses crises de colère sont parfois impressionnantes…
oui ça l’est pour nous alors pour- nos pitchous qui n’ont pas les mots pour verbaliser oO
D’accord avec ton article, avec pour seul bémol que chaque enfant se gère différemment dans les colères, et en plus selon les causes de leurs colères. Je suis bien placée pour le savoir avec mes jumelles qui montent dans les tours différemment, l’expriment différemment et se gèrent bien entendu différemment. Ainsi, l’une de mes filles ne peut que se calmer seule dans son coin, est totalement hermétique à la discussion, ça peut durer 20 minutes, tandis que l’autre a besoin d’entendre la discussion et le raisonnement et se calme rapidement ensuite.
Il faut aussi être attentif au fait que ce qui fonctionne pendant une période donnée peut ne plus fonctionner au bout d’un certain temps, car nos enfants adorent repousser les limites, et tester. On ne comprend pas toujours ce qui se passe quand ‘ils changent de mode’, mais on finit par s’y préparer et on arrive à gérer.
Bravo de réussir à gérer la Petite Viking (et bon courage pour la suite… chuut)
Houla oui, je parles bien sûr de notre expérience avec notre fille dans cet article! il est évident que ce qui fonctionne pour elle ne fonctionne pas forcément pour tous les enfants, comme je l’ai précisé dans les commentaires!
Pour les périodes on en a déjà eu plusieurs mais on arrive toujours à finir par trouver comment gérer (pour le moment 😉 )