Depuis quelques temps déjà, la petite viking a découvert quelque chose de nouveau. Quelque chose que personne n’aime et que les enfants ont beaucoup de mal à gérer: la frustration. Résultat, nous on découvre le caprice.
C’est quoi un caprice?
Je te vois venir, lecteur, je te vois t’offusquer de lire que ma fille de 9 mois fait des caprices. Je te vois hurler à la mauvaise mère, te lever et dire « Non, elle a juste besoin d’être rassurée, prends-la dans tes bras, godiche! Mais que font les services sociaux? »
Mais rassure toi, je sais faire la différence entre un caprice et un « je veux un câlinou d’amour, môman » (d’ailleurs quand elle veut un câlin elle me tend les bras, elle ne crie pas). Si on écoute le dictionnaire (celui qui est rouquin et qui est une fille) faire un caprice signifie « Manifester un désir irréfléchi ».
En gros tu veux un truc à tout prix, alors que c’est irrationnel. Bin voilà, on y est. Quand ma fille se met à hurler parce qu’elle n’a pas le droit de se jeter la tête la première par terre depuis nos genoux ou quand elle hurle à la mort parce je lui ai interdit de toucher à la console pour la 378ème fois de la matinée, elle manifeste un désir irréfléchi. Elle fait un caprice, elle n’exprime pas une angoisse.
On n’a peut-être pas la même vision de ce qui est angoissant mais je doute que la petite viking soit angoissée quand je lui retire quelque chose des mains et qu’elle me dispute à grand coup de « maman-maman-mamaaaaaaan » suraigus.
Comment réagissons-nous?
Pour le moment, soyons honnêtes, les caprices de notre fille ne sont pas vraiment difficiles à gérer. Dans un premier temps, avant d’agir, non lui disont « non », tout simplement. La petite viking comprend le non, quand elle veut bien.
Ensuite, quand elle ne lâche pas l’affaire (dans 90% des cas) nous intervenons. Nous lui retirons des mains l’objet dangereux en lui expliquant clairement pourquoi elle ne peut pas y toucher. « Non ma chérie, tu vois la box est très lourde, si tu tires sur le fil et qu’elle te tombe sur la tête tu auras très mal. Tu ne peux pas jouer avec. »
Nous voilà donc rendus au moment où elle hurle. Je suis persuadée qu’elle comprend bien ce qu’on lui explique, mais sincèrement elle s’en tamponne le coquillard. Ce câble est vraiment trop beau, il faut qu’elle tire dessus. C’est aussi le moment où elle me dispute et parfois me tape.
Nous continuons donc les explications, tout en prenant en compte ce qu’elle ressent et sans la délaisser. « Je comprends que tu ne sois pas contente, ça a l’air intéressant. Mais tu n’as pas le droit de taper maman, ça me fait mal. Regarde, si tu veux tu as plein de jouets pour toi toute seule. Tu as vu que celui-ci fait du bruit? Écoute comme c’est joli ».
La plupart du temps à ce moment là c’est la fin de la crise. Oui je vous l’avais dit, c’est facile pour le moment! Mais je sais aussi que 5 minutes plus tard ce sera reparti!
Bien sûr je ne suis pas parfaite. De temps en temps je lâche malencontreusement un « Non, ne t’énerve pas » alors que je sais que je ne devrais pas. Mais j’essaie toujours de faire au mieux!
Et chez vous, à quel âge ont commencé les caprices? Comment les gérez-vous?
Maman Yuki
16 réponses
Comme toi, on a fait le choix de l’explication patiente et de la pédagogie autant que possible… Mais l’option de la fermeté brute, outre qu’elle est parfois nécessaire, fait aussi beaucoup de bien à l’enfant car elle l’aide à voir nettement les limites. Le challenge parental, c’est savoir jongler entre les deux…
Oui, disons que pour l’instant elle est un peu petite pour la fermeté brute, elle ne comprend pas réellement. Mais je suis d’accord avec toi, parfois il n’y a pas à parlementer, il faut savoir dire non un point c’est tout!
C’est vrai qu’elle est précoce 😉
Il y a des moments où je passe clairement sur la fermetée brute !
Parmi ses jeux favoris, attrapper le paquet de coton ou tout autre objet de soin pour jouer avec pendant qu’on la change. Seulement voilà, le tout est dans une petite boîte en fer et en tirant sur le paquet de coton elle s’assome avec toute la boîte.
Je lui dis donc non, tu vas te faire mal, tout en lui baissant le bras pour essayer de la remettre droite et pouvoir accrocher correctement cette couche qui débordera si elle est de travers. Seulement voilà, ce petit jeu peut durer longtemps. Il y a donc un moment où je m’arrête de la changer, lui prends les mains tout en lui expliquant que c’est dangereux, que je lui ai dis non et que même si elle a décidé que c’était oui, papa a la tête plus dure qu’elle et qu’elle ne me fera pas démordre de ce dont j’ai décidé.
Technique de l’extrême, je la change de sens pour qu’elle ne puisse pas toucher à sa boîte mais là c’est clairement une défaite pour moi car c’est beaucoup moin pratique de la changer dans l’autre sens 😉
Il faut ce qu’il faut ! D’autant que face à une fille, Papa est souvent considéré comme le gros chamallow, et Maman la méchante figure de l’Autorité… Et l’enfant sait en jouer. Tôt.
Lol, tu m’as bien fait rire, ma fille va avoir 9 mois dans 5 jours et c’est exactement ça !!! Et je fais tout comme toi, bises et tiens bon !
Comme quoi, les bébés ont un peu la même façon d’évoluer 😉 Pour le moment ça va, ce sont des toutes petits colères, ça s’arrête vite!
Après quand ce seront des caprices à se rouler par terre et à hurler pendant 1h, ce sera surement plus compliqué…
En ce moment, LE jeu de Crapaud est crier quand on est dans les parties communes de l’immeuble car ça résonne à mort. Si c’était qu’une fois, ça irait, mais tout le temps qu’on attend l’ascenseur, il crie, ça l’amuse beaucoup. A part lui dire « non ça ne se fait pas, les voisins n’apprécient pas quand tu cries » ou « ça fait mal aux oreilles de Maman », je vois pas trop quoi faire. Il s’en moque royalement… Je veux pas commencer à entrer dans le jeu de lui faire une tape sur la main ou il dire que c’est vilain un bébé qui fait ça (je trouve ça bizarre de lui dire ça).
Voilà, je dois commencer à faire preuve d’autorité avec Crapaud et ça marche pas. Ca promet pour plus tard 🙁
En fait je trouve l’autorité presque plus compliqué avec un bébé qu’avec un enfant. Un enfant va se confronter à l’autorité mais il la comprend, on peut lui expliquer, on peut punir si il faut.
Avec un bébé c’est plus compliqué, il est évident qu’on ne va pas le punir, ni lui dire qu’il est vilain. Je trouve que ce n’est pas toujours facile de trouver les bons mots et les bons gestes!
Coucou,
Je partage avec toi un statut de la page Facebook de Working-Mama qui m’avait fait bien réfléchir sur la notion de caprice chez un tout petit.
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Alors qu’elle soulignait, sur la page d’une grande marque de l’industrie alimentaire pour ne pas la citer, que les bébés ne font pas de caprices car ils n’en ont simplement pas les capacités mentales, la dite marque a posé cette question : « Effectivement, si on regarde la définition du caprice sous cet angle c’est différent, mais alors comment appeler ces mini crises que peuvent faire les bébés ? ». Et Eloïse (lectrice ici, coucou^^) a répondu ceci. Je partage (avec son autorisation) parce que l’illustration est juste parfaite.
« De la même manière qu’on appelle les nôtres : un refus, un besoin, une frustration, une panique, etc…
Prenons un exemple : on est à la plage et j’ai chaud. Je vois le marchand de glace, solution qui me semble idéale à la satisfaction de mon besoin. Je propose donc qu’on aille s’en prendre une (en langage d’enfant, ça peut donner « glace ? »). Mon compagnon refuse. Mais moi j’ai chaud ! Au lieu de lui dire « j’ai chaud », j’insiste pour aller prendre une glace (en langage d’enfant, ça devient « glace ! »). Il refuse encore, cette fois-ci en argumentant qu’on n’a pas d’argent. Mais je pense que ce n’est pas vrai (l’enfant, lui, n’a même pas cette notion de budget) et je commence à paniquer à l’idée que je vais continuer à avoir chaud. Alors je commence à m’énerver car il ne me comprend pas (en langage d’enfant, c’est là que les cris ou les pleurs commencent). Et on finit par se crier dessus au lieu de chercher pourquoi j’ai demandé une glace et comment on peut trouver une réponse convenant aux 2 parties.
Ai-je fait un caprice ? Non. J’ai (mal) exprimé mon besoin. L’enfant n’a ni les mots ni les arguments. Le tout petit, lui, n’a que les pleurs pour s’exprimer. Du coup, l’adulte qui ne fait pas l’effort de comprendre pense qu’il fait donc… un caprice.
N’importe qui essayant d’expliquer quelque chose sans être compris s’énerverait tout autant. Essayons de passer juste 24h sans utiliser ni mots, ni mimes, ni dessin tout en continuant de communiquer avec des adultes. Voyons ensuite l’état de nos nerfs à la fin de la journée. Ça y est, nous comprenons les petits ! »
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Désolée pour le pavé, c’est long, mais moi ça m’a ouvert un autre horizon en tout cas 🙂
Ha mais je ne dis pas qu’un caprice n’est pas l’expression d’une émotion, ni qu’il n’est pas normal.
C’est justement pour ça que je nomme les sentiments de ma fille à ce moment là et que je lui explique calmement pourquoi elle ne peut pas le faire, que je ne lui crie pas dessus 😉
Aïe Aïe Aïe… il est temps de découvrir Isabelle Filliozat, essentiellement « j’ai tout essayé » en livre de poche (éventuellement sur Youtube en émission radiophonique, mais je n’ai pas écoutée celle-là).
Ca donne plein plein plein de pistes pour gérer ça… et toute la suite.
Vraiment, à lire +++ (en plus, ça doit couter 5 euros).
Oui on m’en a parlé! Mais pour le moment comme je le dis dans l’article ça se passe très bien, la « crise » se règle très très rapidement et très calmement 🙂
On verra ce que ça donne plus tard 😉
C’est marrant, moi aussi j’ai tout de suite pensé à Isabelle Filliozat.
Je conseillerais aussi très vivement ; déjà, anticiper, c’est bien avec un bébé 🙂
Et surtout : en tant que médecin généraliste, ça a vraiment facilité mon contact avec les enfants.
Pourtant, je n’avais pas « du mal », mais ça m’a permis de changer de regard (entre autres, j’ai supprimé le mot caprice de mon vocabulaire. Je n’en ai plus besoin), d’avoir des outils tout simple face à des situations embêtantes (nooooooooooooooooooon, pas les zoooooooreilles), d’anticiper les crises, ce qui est plus simple que de les gérer, et face à une « crise »…. et ben ne plus considérer ça comme une crise.
Bref, à lire !
(les autres livres de Filliozat, entre autres « il n’y a pas de parents parfaits » et « au coeur des émotions de l’enfant » sont vraiment chouettes aussi, mais plus difficiles d’accès. Il est peut être plus simple de commencer par écouter cette conférence : https://www.youtube.com/watch?v=zhlyeFOJRb0. Ne serait-ce que pour l’épisode de la girafe.)
Je précise que je parle de crise ici, mais devant elle je ne le dis pas. Comme dis dans l’article je nomme ses sentiments, je dis les mots « frustration », « colère » mais je ne dis pas « tu fais un caprice ».
Disons que c’est juste une façon de généraliser les choses ici 😉