Deux petites mains

J’ai toujours aimé les mains des autres. Je trouve que c’est par celles-ci que tout passe, la douceur, la violence, l’amour et la haine. C’est souvent ce que je regarde en premier chez une personne.

Celles de la petite viking ne font pas exception, je les aime. J’adore ses petites mains. Celles par qui tout traverse d’elle à moi et de moi à elle.

C’est la première partie de son corps que j’ai touché. Elle dans sa petite couveuse, moi dans un lit à côté et ses doigts qui serraient si fort mon doigt tout en étant trop petits pour en faire le tour. Elle s’accrochait, littéralement, à moi et à la force qu’il allait lui falloir pour sortir de cette boîte.

Ses petites mains, ce sont celles qui se crispent quand ça ne va pas et se détendent quand tout va bien. C’est souvent à elles que je vois s’il y a un problème.

Ses petites mains, ce sont celles qui m’agrippent, qui me secouent, qui me griffent et même qui me tapent quand mon bébé est en colère. Celles à qui j’apprends tout en douceur à se tourner vers une peluche, un coussin, plutôt que vers un être vivant pour s’exprimer.

C’est important d’exprimer par les mains. Important qu’elle sache que, oui, elle a le droit de frapper pour sortir sa colère, mais pas sur maman. Ça fonctionne, tout doucement, de mieux en mieux.

Ses petites mains ce sont celles qui rassurent ma fille. Celles qui attrapent Pipo, son doudou, en cas de petit coup de blues. Ce petit pouce qui se glisse dans sa bouche pour s’apaiser.

Ses petites mains sont ce qui nous lie, ma toute petite et moi. Ce sont ses mains qui se tendent vers moi quand elle veut se blottir dans mes bras, mais se sont aussi elles qui me repoussent quand elle veut être seule.

Quand la petite viking veut quelque chose qu’elle ne sait pas dire, c’est encore avec nos mains qu’elle fait passer son message. Elle attrape les miennes et les pose sur le livre qu’elle veut que je lui lises, le pantalon qu’il faut que je lui retire pour la changer ou le lit où elle veut aller s’allonger.

Ses petites mains sont celles de notre amour. Celles qui m’attrapent doucement le visage pour demander un bisou, celles qui me caressent délitement les cheveux quand elle me sent fatiguée.

Celles qui se lient entre elles aussi. Ils nous arrive souvent de jouer tout doucement avec les doigts l’une de l’autre. On fini toujours les doigts entremêlés. La petite viking murmure « Câlin ». Les câlins des mains, ce sont nos plus jolis. Les plus rassurants.

Les petites mains de ma fille sont celles où se rassemble toute l’énergie de ses émotions et de ses sentiments. L’endroit par lequel elle offre tout, reprend tout.

C’est certainement l’une des choses que je préfère chez elle.