Cinq minutes de bonheur

On rentre du restaurant, cette denrée rare pour les parents. Mamou nous annonce que tu n’as presque pas dormi. La chienne t’a réveillée, ou notre absence, ou… Tu n’as presque pas dormi.

On papote cinq minutes. C’est vrai, tu râles, tu nous appelle. On passe te voir, on te fait un gros câlin. On est là, tu vois, on ne te laisse pas, ça n’arrivera jamais! Un gros câlin pour toi et aussi pour nous, je te chante notre chanson préférée et je te recouche.

Non, vraiment tu ne veux pas dormir. Tu as envie de nous voir, tu nous appelle. Et si on s’en fichait de ce besoin de dormir? Demain tu n’as pas besoin de te lever, ça tombe bien, nous non plus. Tu as besoin de nous et on a besoin de toi.

Alors on te lève, on t’emmène dans notre chambre, là où tu aimes tant faire des bêtises avec nous.

Il est l’heure de se faire des câlins, des bisous, il est l’heure qu’on se regarde tous les trois bien en face, qu’on s’aime aussi fort qu’on sait le faire. Il n’est pas l’heure de dormir, non, vraiment, c’est l’heure de s’aimer.

On rigole un peu, tu nous montre que même avec ta turbulette tu sais t’asseoir, tu as tellement progressé! On t’applaudit, tu t’applaudis, on est fiers de toi et toi aussi.

On se fait encore des tas de câlins, on regarde tes petits yeux se fermer puis se rouvrir. Tu te caches derrière ton doudou, tu caches papa, tu caches maman et tu rigoles quand tout ce beau monde réapparait.

Tu nous escalade, tu nous pousses parce que vraiment, ces parents, ils prennent toute la place! Encore des bisous, des câlins, puis tu chouines un peu. Maintenant c’est l’heure de dormir.

Tu t’endors en pensant à nous et nous en pensant à toi. Cinq minutes de bonheur au milieu d’une nuit, c’est tout ce qui suffit à remplir nos vies.