En France, à partir de un an, il est conseillé de donner à l’enfant du lait de croissance. Il y a le choix avec des dizaines de marques différentes, chacune ayant plusieurs laits différents.
Pour notre part, nous avons choisi de donner du lait de vache entier à notre fille dès ses un an (et même un peu avant, parce que sa boîte de lait était finie). Cet article n’a pas pour but de juger ceux qui donnent du lait de croissance, aucunement, son seul but est d’expliquer pourquoi nous avons fait ce choix.
Ce qu’en disent les organisations de santé
Il faut d’abord savoir que la France est le seul pays, même en Europe, à préconiser avec autant de ferveur le lait de croissance et à en proposer un nombre si important de différents.
Au Canada, par exemple, qui est un pays qui a tendance à être plutôt en avance sur nous pour tout ce qui concerne la santé et la puériculture, avec l’interdiction du trotteur entre autre, il est préconisé de donner du lait de vache entier dès 9 mois. Si vous vous rendez dans ce pays, il y a d’ailleurs peu de chance que vous trouviez du lait de croissance: très peu existent et on n’en trouve quasiment nulle part.
Alors pourquoi est-ce si différent en France?
Des organisations nationales comme l’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire) ou la SFP (Société Française de Pédiatrie) ont publié des études visant à prouver que le lait de croissance est indispensable dans l’alimentation de l’enfant jusqu’à 3 ans.
Or, ces fameuses organisations sont sponsorisées par des marques telles que Gallia ou Novalac. On peut donc comprendre qu’ils ont tout intérêt à ce que ces marques continuent de vendre du lait au delà de un an et le plus longtemps possible.
Toutes ces recommandations apparaissent donc dans le plan Français de nutrition, mais pas à l’échelle européenne, les plans européens, eux, recommandent simplement d’allaiter au sein le plus longtemps possible ou de donner des préparations spécialement conçues pour les bébés jusqu’à 1 an.
L’OMS, de son côté, a dénoncé le marketing trop présent sur la vente de ces laits de croissance et qui vise à nous faire croire que le lait de croissance est meilleur que le lait maternel. Cette organisation ne mentionne à aucun moment le lait de croissance comme réellement nécessaire pour les enfants.
L’UNICEF a même déclaré que les laits de croissance n’apportent rien de plus que le lait de vache entier, si tant est que l’alimentation de l’enfant est diversifiée.
(Toutes ces informations, nous les avons trouvé dans cet article, écrit par un pédiatre et très bien documenté)
Ce que nous en pensons
Forts de toutes ces informations, nous avons dans un premier temps comparé les prix des laits de croissance avec les laits entier. Nous avions en effet acheté un lait AR Digest, la petite viking ayant longtemps eu des problèmes de régurgitations, que nous payions plus de 18€ la boîte (qui durait environ une semaine). Nous avions donc sérieusement envie de faire des économies.
Nous nous sommes vite rendus compte qu’il n’y avait même pas de question possible quant au marketing incroyable sur ces laits, profitant des recommandations nationales. Les laits de croissance les moins chers que nous ayons trouvés sont à environ 1,40€ le litre, cela augmente ensuite rapidement dans les 2€, voire plus. Pour le lait de vache entier, on en trouve très facilement dans les 90ct le litre. Environ 50 centimes de moins, à raison d’une bouteille tous les deux jours, je vous laisse faire le calcul…
Nous avons ensuite regardé la composition de ces laits de croissance, nous nous étions retenus jusque-là de lire les ingrédients présents dans le lait de notre fille pour ne pas convulser. Beaucoup de laits de croissances contiennent de l’huile de palme ou de coprah (une huile de coco aussi mauvaise pour la santé). Sans compter le nombre d’ingrédients avec des noms en numéros que nous ne savons pas interpréter.
Bien sûr, il existe aussi quelques lait de croissance où on ne retrouve pas ces composants controversés. Mais bien entendu, ce sont aussi les plus chers…
Le choix a donc été rapide pour nous, moins cher et moins d’ingrédients douteux, nous avons préféré le lait de vache entier.
Ce qu’en dit notre pédiatre
Je vous en ai déjà parlé, nous vouons une confiance aveugle en notre pédiatre, parce qu’elle a vu naître la petite viking, la connait, nous connait, sait écouter les choix des parents tout en donnant des conseils fondés sur son expérience plus que sur les recommandations nationales. Elle nous a souvent été d’une grande aide.
Nous avons donc tout de même choisi de lui demander son avis, à la visite du 11ème mois, sur le fait que nous voulions donner du lait de vache entier à notre fille et non du lait de croissance. Si elle avait sauté au plafond en criant « Non, surtout pas! » nous l’aurions écoutée.
Sa réponse a été la suivante: « On nous dit de préconiser le lait de croissance jusqu’à 3 ans parce qu’il est plus riche en fer. Mais avant, on n’avait pas de lait de croissance et on grandissait quand même *Petit sourire en coin*. Tant que l’alimentation de votre fille est équilibrée en dehors du lait et qu’elle prend ses vitamines, pas de soucis ».
Ce que ça donne pour le moment
Notre choix était donc clairement fait, nous veillons à donner à la petite viking une alimentation composée aussi de poisson et de viande rouge afin que les apports en fer soient corrects, tout en respectant les doses recommandées et son appétit.
La plus grande surprise a été de voir qu’elle s’est remise à réellement apprécier son biberon. Depuis quelque temps, même si elle le buvait en entier, elle râlait un peu, le repoussait plusieurs fois, n’avait plus vraiment l’air d’en avoir envie.
Avec le lait de vache, nous avons retrouvé un moment câlin pendant le biberon, puisque la petite viking adore! En même temps, quand on goûte on la comprend…
Nous avions un peu peur pour la digestion, mais il n’y a eu aucun soucis de ce côté là non plus, au contraire son transit s’est plutôt amélioré.
En résumé nous pensons réellement avoir fait le bon choix pour notre fille! Mais je rappelle que, bien évidemment et bien heureusement, chacun peut avoir un choix différent, pour des raisons différentes!
Edit:
Sandrine m’a, sur la page Facebook du blog, ajouté un point supplémentaire à vous apporter: l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) a déclaré le lait de croissance comme n’apportant rien de nécessaire en plus d’une alimentation équilibrée. Vous pouvez trouver leur déclaration ici.
Une autre de nos lectrices nous a parlé de cet article, écrit par un nutritionniste et qui compare point par point les apports du lait de croissance et du lait de vache, prouvant que ce dernier n’a rien à envier au lait pour « jeunes enfants »!
Vous pouvez aussi profiter de cet article sur Les Vendredis Intellos ou encore celui-ci du chef clinique du Département de Médecine Générale de Paris-ile de France,
Et chez vous après un an, lait de croissance ou lait de vache?
63 réponses
salut ! merci pour ton article. Papa flippait un peu ! le voici rassurer. Une petite question tout de même. Quand tu dis « qu’elle prend ses vitamines » tu fais référence à quoi ? merci. L.